Les normes de beauté eurocentrées et la discrimination autour des cheveux crépus dégradent l'estime de soi des femmes et des jeunes-filles noires dans le monde entier. Avoir des cheveux crépus et des coiffures de protection devrait être une source de joie et de fierté.
Malheureusement, à l'école ou au travail, les femmes et les jeunes-filles noires font face à des préjugés autour de leurs cheveux et à des discriminations injustes. Toutes les femmes et les jeunes-filles devraient avoir confiance pour être elles-mêmes mais 80% des femmes noires aux États-Unis* estiment devoir changer leur coiffure pour s'intégrer au travail. Cela doit cesser.
Chez Dove, nous nous sommes engagés à nous battre pour une beauté inclusive, qui soutient les femmes noires. C'est pourquoi nous sommes ravis de nous associer avec l'animatrice télé, présentatrice radio et porte-parole sud-africaine, Hulisani Ravele. En matière de discrimination liée aux cheveux et d'acceptation de ses propres cheveux, elle croit que le cheminement vers le fait d'être fière de ses cheveux crépus commence à l'intérieur de soi-même.
Pour les femmes noires, les cheveux représentent beaucoup : comment vos cheveux sont-ils liés à votre estime de vous ?
Les deux vont de pair et l'un a définitivement une incidence sur l'autre, parce que les cheveux sont une vraie extension visuelle de nous-mêmes. Je compare ça au fait d'avoir un vernis à ongles éraflé ou des ongles cassés : ça vous fait hésiter à tenir une tasse ou à être très actif avec vos mains, quand elles sont en mauvais état et que vous en avez conscience. Pour moi, mes cheveux sont mon identité. À tout moment, et quelle que soit ma coiffure, c'est l'expression extérieure de mon moi intérieur.
Comment votre relation avec vos propres cheveux a-t-elle changé avec l'âge ?
La liberté, c'est le mot que j'utiliserais. Je me souviens de moi petite, assise sur une chaise au milieu du salon, avec toutes sortes de crèmes défrisantes sur la tête pour que mes cheveux soient aussi lisses que possible, au point de laisser les produits poser plus longtemps que prévu et de brûler mon cuir chevelu, juste pour pouvoir atteindre la norme de beauté de la société de l'époque, qui était d'avoir de beaux cheveux lisses et détendus.
C'était considéré comme des cheveux parfaits. Être autrement signifiait que votre famille ne pouvait pas se le permettre ou que vous n'étiez pas soignée.
Une fois adulte, j'ai arrêté de défriser mes cheveux, je suis passée à une coupe afro, puis à un big chop. Ça a été une expérience tellement libératrice, car à travers toutes ces étapes, je suis arrivé au point où le type de coiffure que je voulais porter était basé sur mon choix personnel et ma préférence, et non sur une norme de beauté dictée par la société comme étant acceptable.
Comment avez-vous surmonté l'impact de la discrimination liée aux cheveux ?
Cela m'a demandé beaucoup de travail sur moi-même, parce que je crois que c'est la base de la confiance et de l'amour de soi. Je devais travailler sur moi, en guérissant cet enfant intérieur qui ne se sentait pas bien, en m'excusant auprès de moi adulte quand je la laissais tomber et ne m'aimais pas moi-même.
Je ne peux pas contrôler ce que les gens me disent, mais seulement la façon dont je leur réponds, et parce que je me tiens à cette consigne, les commentaires ou les remarques négatives sur mes cheveux sont rapidement désamorcés, ils perdent leur impact et ne m'atteignent pas.
Quelle est la meilleure façon d'éduquer les gens sur la discrimination liée aux cheveux ?
Je crois en la création continue d'espaces, de plateformes, de campagnes et de discussions où l'apprentissage et le désapprentissage est simple.
Cela ne peut pas être une conversation unique, que nous oublions ensuite. La discrimination liée aux cheveux se produit tous les jours : informer et changer les perceptions doit également être un travail quotidien, que ça prenne la forme de campagnes portées par des grandes marques, ou de discussions en famille autour de la table du dîner. Il est également essentiel d'éduquer les jeunes parce que c'est le terrain fertile sur lequel des graines de positivité à propos de nos cheveux et notre relation avec eux peuvent être semées.
Comme Hulisani, nous nous sommes engagés à lutter contre la discrimination liée aux cheveux. Nous avons co-fondé la coalition CROWN (Creating a Respectful and Open World for Natural Hair) et le programme CROWN pour aider à mettre fin à la discrimination liée aux cheveux par le biais d'un plaidoyer législatif et d'un changement sociétal. Personne ne devrait être mis de côté à cause de ses cheveux. Créons le changement ensemble.
Que faire ensuite ? Quelques actions pour devenir un allié des cheveux crépus :
- L'apprentissage aide à créer un plaidoyer et un changement de longue durée. De la lecture au visionnage d'un documentaire, trouvez une méthode qui vous convient le mieux pour comprendre le problème.
- Soutenez la pétition CROWN pour conduire le changement. Seuls quelques états ont rendu illégale la discrimination liée aux cheveux : les femmes et les jeunes-filles noires sont souvent traitées différemment juste à cause de leur coiffure. Cela doit changer. Ajoutez-y votre signature maintenant, pour aider les personnes au sein de la communauté noire à agir.
Les cheveux afros sont une source de joie, de culture et de fierté. Personne ne devrait se sentir discriminé à cause de la nature de ses cheveux. Ensemble, nous pouvons nous assurer que les femmes et les jeunes-filles noires se sentent belles à l'école, au travail et dans la vie quotidienne.
* Étude Dove CROWN 2019